Décret accueil de jour pour personnes sans abris

Depuis des années, les accueils de jour pour personnes sans abris travaillaient sans aucune reconnaissance.

L’adoption d’une base légale permet la reconnaissance de ces services au travers d’un agrément et d’un subside régional et constitue une étape importante dans la valorisation du travail effectué par ces services. Cela répond aux attentes du secteur car ceux-ci fonctionnent actuellement soit via des appels à projets (relais sociaux, VivaforLife) soit via des donateurs ou sur fonds propres avec une part importante de bénévoles.

Redéfinir les notions des personnes accueillies

En redéfinissant convenablement les notions des personnes accueillies nous faisons une avancée.  En prenant la notion de sans abri, mais aussi de personne mal logée et des personnes ayant un logement, mais en risque de précarité nous travaillons sur la prévention.  Il faut pouvoir prendre du temps avec les personnes qui risquent de perdre leur logement.  Car c’est avant de perdre son logement qu’il faut agir.  Selon une étude française de la Fondation Abbé Pierre, dans les 3 années qui suivent une expulsion, 32% des ménages n’ont pas encore retrouvé de logement et vivent alors à l’hôtel, chez un tiers, dans un mobile-home, camping, squat et parfois même à la rue. Les personnes ayant déjà retrouvé un logement passent en moyenne 11 mois sans logement personnel. 29% des personnes n’ont pas pu continuer leur activité professionnelle, 43% ont subi des impacts sur la scolarité. 71% ont déclaré avoir eu des soucis de santé physique et/ou mentale en lien avec l’expulsion. A ce sujet, l’observatoire du sans-abrisme doit absolument se pencher sur l’aspect prévention du sans abrisme car personne n’est à l’abri.

« Il faut donc à côté d’une politique de santé, d’assuétudes fortes, une politique du logement très forte : plus de logement sociaux pour diminuer les listes d’attente et faire baisser la pression sur le marché privé, lutter contre les logements vides, du soutien aux politiques de housing first et d’habitats légers quand la solution convient, du soutien à l’ensemble des acteurs sociaux et du temps pour pouvoir accompagner les ménages qui pourraient perdre leur logement. C’est avant de perdre le logement qu’il faut agir. Du soutien pour réintégrer et accompagner au relogement quand cela s’avère nécessaire« .

 

S’il sera nécessaire de négocier des montants plus élevés à l’avenir, pour l’heure, malgré ce décret qui reconnaît et pérennise l’action des accueils de jour, ces derniers devront continuer à dépendre d’autres sources de financement comme les enveloppes « projets » des relais sociaux voire aux dons de généreux donateurs.

Cette recherche constante de moyens supplémentaires est une réelle charge supplémentaire sur le dos des travailleurs qui doivent, dès lors, opérer des choix dans les services proposés ouverture 5 j/semaine alors que dans certaines zone, une ouverture 7 j/semaine serait plus judicieuse, faire appel à des bénévoles alors que les problématiques rencontrées sont de plus en plus compliquées et nécessite du personnel socio-éducatif qualifié et expérimenté.

Nous saluons cette première reconnaissance d’un secteur important.  Mais nous serons attentifs à la suite à donner et de continuer à augmenter les moyens dans la lutte contre le sans abrisme.

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