Plus de 2 millions de personnes présentent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en Belgique.

Selon Statbel (office belge de statistique ), 2 152 000 personnes en Belgique présentent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.

    • 14,1% de la population est considérée comme à risque de pauvreté monétaire (AROP).
    • 11,9% de la population vit dans un ménage à faible intensité de travail (LWI).
    • 3,9% de la population souffre de privation matérielle sévère (SMD).

Définition des indicateurs

Faible niveau d’intensité de travail (LWI)

Cet indicateur correspond à la part des personnes vivant dans un ménage dont les membres en âge de travailler (de 18 à 59 ans, à l’exception des étudiants âgés de 18 à 24 ans) ont travaillé à moins de 20% de leur potentiel au cours des 12 mois précédents.

L’intensité de travail d’un ménage correspond au rapport entre :

  • le nombre de mois ouvrés par tous les membres du ménage en âge de travailler durant l’année prise comme référence pour le calcul du revenu
  • et le nombre total de mois qui auraient pu, en théorie, être ouvrés par les membres du ménage.
 

Privation matérielle sévère (SMD)
 

Désigne l’incapacité de se procurer certains biens/services considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable.

L’indicateur mesure la part de la population incapable de couvrir les dépenses liées à au moins trois des neufs éléments suivant :

    • paiement du loyer, d’un emprunt hypothécaire ou des factures d’eau/gaz/électricité;
    • chauffage adapté du logement;
    • dépenses imprévues;
    • consommation régulière de viande ou d’une autre source de protéines;
    • vacances;
    • téléviseur couleur;
    • réfrigérateur;
    • voiture;
    • téléphone.
Remarque : il y a une distinction entre les individus incapables de se procurer un bien/service donné et ceux qui n’en veulent pas ou estiment ne pas en avoir besoin.

A risque de pauvreté monétaire (AROP)
 
Ce taux est défini comme la part des personnes ayant un revenu disponible équivalent (après transferts sociaux) inférieur au seuil de pauvreté.

Ce n’est pas d’un indicateur de richesse ou de pauvreté. Il se contente d’offrir un point de comparaison des bas revenus par rapport aux revenus des autres habitants d’un pays donné.

Un tel revenu n’implique pas forcément un niveau de vie moindre.

Répartition géographique du risque de pauvreté.

Au niveau régional, la situation est la plus précaire en Région de Bruxelles-Capitale, et la moins précaire en Région flamande. La Région wallonne, quant à elle, se situe entre les deux. Mais elle enregistre tout de même des taux de pauvreté plus élevés que le taux national.

Il existe aussi de fortes disparités au niveau provincial. En effet, en Wallonie, les écarts sont plus prononcés entre le Hainaut qui a le taux de pauvreté le plus élevé, le Brabant wallon qui a le plus faible.

La pauvreté touche le plus souvent…

Personnes les plus vulnérables : 

    • les personnes qui vivent dans des zones densément peuplées (21,3%),
    • les personnes à faible niveau d’instruction (26,8%),
    • les personnes au chômage (50%),
    • les locataires (31%)
    • les parents de familles monoparentales (29,3%).

Personnes les moins vulnérables :

    • qui vivent dans des zones moyennement peuplées (10,5%),
    • dont le niveau d’instruction est élevé (5,9%),
    • qui ont un emploi (4,2%)
    • qui sont propriétaires de leur logement (7,7%),
    • dont le ménage est composé de 2 personnes de moins de 65 ans (5,7%).
Comment se positionne la Région Wallonne…

Plan de lutte contre la pauvreté

Le plan sera attentif à la parole des personnes en situation de pauvreté en vue d’éviter la dégradation de leur situation par la prise de mesures inappropriées.

 Il devra notamment veiller à :

  • Évaluer l’impact des politiques pour y traquer les causes fondamentales de la pauvreté infantile et prendre des mesures soutenant les familles précarisées et monoparentales (qui ont souvent des femmes à leur tête) ;
  • Prévenir le basculement dans la pauvreté en accordant une attention particulière aux discriminations multiples (visant par exemple les femmes peu scolarisées et/ou allochtones) ;
  • Faire de la lutte contre le sans-abrisme et l’insertion par le logement une priorité ;
  • Renforcer l’accès à la santé et aux soins de santé, en soutenant notamment le développement de maisons médicales agréées (associations de santé intégrée) et des pratiques multidisciplinaires de première ligne ;
  • Améliorer l’automatisation des droits via des collaborations renforcées avec la banque carrefour de la sécurité sociale ;
  • Simplifier l’accès aux droits via des procédures lisibles et accessibles ;
  • Renforcer le cadre de l’insertion socioprofessionnelle et de la formation avec un objectif effectif d’insertion dans l’économie marchande, non marchande et la société ;
  • Améliorer le cadre du soutien aux étudiants par les CPAS ;
  • Replacer l’humain au centre de l’accompagnement.

Une attention particulière sera également portée à l’accès à l’eau de même que l’accès à l’énergie afin de garantir que chacune et chacun puisse bénéficier de la transition énergétique et non la subir. Il en sera de même pour l’accès au permis de conduire qui reste indispensable pour une série d’emplois.

Déclaration de politique régionale pour la Wallonie 2019-2024,

Chapitre 9 : La lutte transversale contre la pauvreté et pour la réduction des inégalités p.48-49

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