Pendant le confinement, le nombre de voitures dans les rues a chuté, la marche🚶‍♀️🚶‍♂️ et le vélo 🚵‍♀️🚵‍♂️ ont été…

Geplaatst door Laurent Heyvaert op Dinsdag 7 juli 2020

Investir dans la mobilité douce ….

La Déclaration de politique régionale (DPR) est ambitieuse sur le plan de la mobilité́ active. Parmi les différentes mises en œuvre prévues, on peut notamment citer :

  • les 20 euros/habitants pour le vélo,
  • l’adoption d’un plan global « Wallonie cyclable 2030 »,
  • la mise en œuvre des « autoroutes à vélo »,
  • la mise en œuvre de la systématisation de la prise en compte du vélo à l’occasion des travaux d’aménagement, de réfection ou d’entretien des voiries ou de l’espace public, en vue d’offrir des aménagements cyclables de qualité.

Ces actions nécessitent des investissements publics et qui dit investissement … dit aussi retour sur investissement.

Les gains attendus pour la société ?

Lorsqu’on parle d’investissements publics, il est effectivement important de mesurer les gains globaux pour la société. Mais ces gains ne sont pas forcément d’ordre financier, mais aussi sociaux ou environnementaux.

Le développement de la pratique du vélo aura un impact sur la société́ wallonne dans son ensemble.

Du côté de la santé

    • la population est en meilleure santé,
    • la pollution de l’air se réduit.

Les cyclistes ne seront pas les seuls bénéficiaires en termes de santé, c’est l’ensemble de la population, en particulier en milieu urbain, qui bénéficiera de la réduction de la pollution atmosphérique directement lié au développement des modes actifs.

Sur le plan économique, cet impact sur la santé permettrait une économie de près de 1 milliard d’euros :

    • La Wallonie connaitrait chaque année presque 350 décès en moins (pour 30 en 2012). ON peut évaluer l’économie pour la collectivité́ à presque 700 millions d’euros
    • L’Organisation Mondiale de la Santé estime par ailleurs que les autres effets sur la santé (moins d’affections chroniques, moins d’hospitalisations, etc.) mèneraient à 300 millions d’euros d’économie.

Du côté des transports publics

L’augmentation du nombre de cyclistes dans le futur réduira l’augmentation de la fréquentation. Les transports en commun pourront ainsi maintenir un niveau de service identique sans coûts d’exploitation supplémentaires.

En 2030, plus de 80 000 cyclistes navetteurs permettront une réduction des coûts d’exploitation de 50 millions d’euros ; 30 millions de ce montant correspondant aux économies pour la Région subsidiant ce transport public

Du coté des ménages

La possibilité d’utiliser facilement son vélo va influencer 15 % des cyclistes à se séparer d’une voiture, ce qui se répercutera sur le budget du ménage. De plus en offrant une alternative pertinente à la voiture pour de nombreux trajets, le vélo apporte une contribution significative à la réduction des émissions de CO2.

Ce  gain sur le budget des ménages, pourrait atteindre, suivant les cas, 3 000 euros par an.

Du côté de l’emploi

L ‘augmentation de la pratique du vélo est aussi créatrice d’emplois, via l’achat et l’entretien du vélo. On estime actuellement à 400 emplois, répartis dans les 183 commerces de vente ou de réparation, l’activité liée aux cycles en Wallonie.

Le chiffre d’affaire dans ce secteur approche les 100 millions d’euros.

Cela peut être aussi un levier pour le développement économique local en revitalisant les rues commerçantes (conclusion d’une synthèse de 29 études et rapports publiée par Transport for London ).

Cette étude nous apprend qu’un mètre carré de stationnement vélo rapporte 5 fois plus qu’un mètre carré de stationnement auto.

De manière générale, le réaménagement des rues commerçantes au profit des mobilités actives (piétons et cyclistes) permet jusqu’à 30 % d’augmentation des ventes pour les commerçants.

Retour sur investissement

L’analyse coût/bénéfice pour la société́

    • Un kilomètre parcouru en voiture révèle un coût de 15 centimes,
    • Alors que dans le même temps le vélo en ferait gagner 16 centimes.

Le retour sur investissement des politiques publiques est donc conséquent. Chaque euro investi en rapporterait de 5 à 12 euros suivant l’importance des effets sur la santé et la sécurité́ routière pris en compte.

(Selon une étude suédoise des couts et bénéfices de l’utilisation du vélo : Lund University, Transport transitions in Copenhagen : Comparing the cost of cars and bicycles, 2015)

En conclusion

Les différentes études démontrent toutes que les gains liés à la pratique du vélo (et des modes actifs) sont à la fois économiques, sociétaux et touchent, directement ou indirectement, l’ensemble des ménages.

 

Les différentes études : 

Transport & Mobility Leuven, 05/2014

Economic benefits of walking and cycling, TFL, 2018

Lund University, Transport transitions in Copenhagen : Comparing the cost of cars and bicycles, 2015