Mais avant de nous attarder sur cette question, permettez moi de vous raconter une petite histoire.

Alors, c’est l’histoire d’un secteur d’activité… un secteur en pleine expansion car la demande est forte, car l’endroit est idéal pour se développer. C’est un secteur fort d’ une expertise qu’on ne trouve nulle part ailleurs.

Puis un jour, arrive la mondialisation, on doit produire moins cher, on exporte plus. Pour le moment le secteur est protégé, parce que la direction est ancrée sur son territoire.

Mais bientôt, on doit fusionner, et de fusion en fusion la direction belge doit passer la main à une direction étrangère. Alors commence les premiers licenciements, il faut rentabiliser l’outil, on nous promet des investissements et pour maintenir l’emploi en Wallonie, l’État vient en aide au secteur. Mais l’État panique… c’est plus de 6000 emplois qui sont en jeu.

Vous aurez compris de qui je parle… pas de GSK, mais de la sidérurgie Wallonne et plus précisément des Forges de Clabecq.

En 1970, peu avant la première crise pétrolière plus de 6000 travailleurs sont occupés à Clabecq. Il aura fallu plus de 27 ans entre les premiers toussotements de la crise mondiale et la fermeture définitive. 27 ans de mise sous perfusion d’un secteur d’activité à qui on promettait un avenir radieux.

On a diminué les emplois pour garder l’outil;

Pour maintenir l’emploi, on a donné des subsides;

Et au final ce sont 6000 emplois qui ont disparu.

On entend dire que chez GSK , les travailleurs licenciés sont des cadres avec un haut potentiel, qu’ils vont pouvoir retrouver un job, qu’on va les accompagner.

Ces cadres d’aujourd’hui ne sont-ils pas les employés d’hier ?

En effet, on a dit la même chose aux employés des Forges, mais plus de 20 ans plus tard ils doivent encore de se battre pour récupérer leur indemnité de licenciement. Quand je vois comment l’État les traite, en se retranchant derrière les procédures judiciaires… J’ai peur

J’ai peur pour ces cadres.

Je me pose la question quant à notre capacité à aider ces travailleurs. Même si ils ont un profil différent en terme de formation ou d’expérience, ils n’en restent pas moins des êtres humains comme les autres, englués dans une situation qui les dépasse.

Alors comment protéger ces travailleurs ?

L’histoire se répète, …

Au départ la mondialisation profite à la Wallonie , on peut exporter nos produits (dans ce cas-ci 99 % de la production) car nous avons un savoir faire, de la spécialisation. Mais ensuite pour garder les marches bénéficiaires, on délocalise, on met sous pression les travailleurs qui restent et puis on ferme.

on pourrait penser que ce n’est pas le même contexte, que ce n’est pas la même époque. Mais les mécanismes ,eux, restent les mêmes.

Pourquoi… Car nous sommes dans une crise du système.

La mondialisation néolibérale a entraîné une ouverture sans précédent des marchés, à travers la libéralisation du commerce et des mouvements de capitaux. Dans ce nouvel environnement, les entreprises qui parviennent à maximiser leurs profits tout en réduisant leurs coûts (surtout celui du travail) peuvent se développer et conquérir de nouveaux marchés : les autres sont éliminées ou fusionnées par la concurrence à défaut « d’efficacité ». Et le monde comme les populations deviennent des ressources à exploiter, conduisant à excéder les biocapacités de la planète et, partout, à l’intensification du travail. De ce constat alarmant se dégage un paradoxe : plus nos entreprises modernes tendent vers « l’efficacité » économique, plus elles sont vulnérables.

Alors dans ce contexte, comment renforcer la résilience de nos entreprises ?

Observons la nature… Pour survivre, la nature doit se déployer à l’infini. Mais elle se concentre sur un espace restreint pour gagner en efficacité. Elle ne grandit pas plus vite qu’elle ne devrait, elle respecte son rythme. Elle partage son bénéfice avec tous, pas seulement à quelques uns et elle ne se développe pas seulement pour celui qui l’a planté.

La nature doit inspirer notre économie.