Il y a quelques semaines, on avait les premiers chiffres du premier trimestre 2019. Les chiffres ne sont pas bons puisqu’on constate une augmentation de 27% par rapport à 2018. La Wallonie subit une hausse encore plus importante du nombre de tués sur les routes.  Une autre étude montrait l’augmentation du nombre d’accidents des personnes de plus de 65 ans qui, lui aussi, a augmenté. Cela peut s’expliquer par le nombre de kilomètres parcourus par les personnes de plus de 65 ans en vélo. Il y a une nette augmentation puisque l’arrivée du vélo électrique a facilité les déplacements. On trouve une augmentation de l’utilisation des vélos électriques par les personnes de plus de 65 ans : on parle quand même de 19 % de kilomètres parcourus pour les seniors alors que les jeunes sont plus ou moins à 12 % en Belgique. C’est une problématique un peu nouvelle de retrouver des personnes de plus de 65 ans sur les vélos.

En effet, 14 usagers de plus de 65 ans sont en moyenne tués ou blessés dans un accident de la route chaque jour. Dans près de la moitié des cas, il s’agit d’un piéton ou d’un cycliste. Depuis 2015, le nombre de seniors blessés dans un accident impliquant un vélo électrique a doublé.

Il me semble important que ces formes de mobilité active chez les seniors soient soutenues en continuant, notamment, d’investir dans des pistes cyclables sûres et suffisamment larges.

Les données provisoires de ce premier semestre 2019 sont inquiétantes puisqu’elles indiquent une augmentation importante du nombre de tués sur les routes, alors que nous connaissions une tendance constante à la baisse depuis 2011, qui laissait même présager d’atteindre les objectifs pour 2020 de ne pas dépasser 200 tués. En 2018, on était quand même encore autour de 274-280 tués. On risque de ne pas atteindre l’objectif à l’horizon 2020.

Les chiffres sont d’autant plus troublants que ce changement de tendance est brutal et concerne en fait toutes les catégories d’usagers.

Face à ce constat, la ministre a décidé de réagir par deux actions.

La première est de remobiliser davantage encore les équipes et tous les partenaires de terrain : l’AWSR et leurs nombreux partenaires pour les campagnes de sensibilisation des usagers, les services de police pour assurer des contrôles routiers nombreux et visibles et la poursuite de l’installation de radars. C’est cette volonté d’associer, de renforcer mutuellement la prévention et la répression. Tout le plan de mise en route des radars : il y a 200 radars supplémentaires, 40 qui sont en cours d’installation, 160 qui sont prévus à l’horizon 2020. Il faudra bien évidemment évaluer l’ensemble du dispositif avant de poursuivre.

Concernant plus spécifiquement les cyclistes, l’AWSR leur consacre régulièrement des actions de sensibilisation, que ce soit dans l’émission Contacts, le Quizz de la route, sur le Beau Vélo de RAVeL, via des spots radio ou encore par le biais d’un soutien aux actions de sensibilisation d’autres acteurs, comme la prochaine campagne éclairage du GRACQ.

La deuxième action est de lancer une mission d’analyse plus en profondeur afin de déterminer autant que faire se peut les causes de ces chiffres alarmants.  L’AWSR a été sollicité, mais aussi le Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière en vue d’anticiper la tenue et donc la préparation des prochains États généraux de la Sécurité routière.

Les derniers états généraux ont été organisés en 2017. Il est prévu de les organiser tous les cinq ans. En Wallonie, cela signifierait donc que l’on devrait les organiser en 2022. Ce délai est beaucoup trop long. La Wallonie devra se mobiliser et anticiper l’organisation de ces états généraux en 2020.  On pourra alors faire le bilan de manière détaillée, proposer des mesures pour atteindre les objectifs.

Il y a effectivement des objectifs ambitieux. Je rappelle que la DPR a établi un nouvel objectif qui est de ne pas dépasser maximum 100 tués à l’horizon 2030 et d’atteindre la vision zéro en 2050.