Le » contact tracing «
Ce dispositif vient en appui aux différentes mesures permettant de contenir l’épidémie pendant ce déconfinement progressif. Pour rappel ces différentes mesures sont les protections individuelles, des règles de distanciation physique et d’hygiène, le testing.
Ce sont les régions qui sont chargées de mettre en oeuvre le tracing. Donc, nous avons interrogé la Ministre sur le sujet.
Qu’est ce que le Contact tracing ?
L’objectif serait de retrouver les personnes avec lesquelles un individu atteint du coronavirus s’est retrouvé en contact. Ce procédé permettrait de détecter de manière plus efficace les cas de covid sur le territoire .
Méthode
La méthode utilisée est bien connue des infectiologues. En effet, depuis de nombreuses années, des maladies infectieuses comme la tuberculose ou méningite sont soumises à une déclaration volontaire de la maladie.
Lorsqu’une personne est infectée par la maladie, un protocole se met en place :
- Des infirmières de l’Aviq contactent la personne infectée ;
- Elles retracent avec elle tous les contacts que la personne a eu.
- Cet appel dure en moyenne 45 minutes ce qui permet d’expliquer aux personnes l’importance du processus.
La surveillance des maladies infectieuses déjà existantes.
Tout médecin (qu’il soit médecin traitant, clinicien, microbiologiste ou encore médecin scolaire) a le devoir de déclarer les cas d’une série de maladies infectieuses aux médecins inspecteurs de la Cellule de surveillance des maladies infectieuses.
Chaque patient présentant une maladie infectieuse est une source de contamination pour son entourage, son école ou une collectivité ou a été contaminé par une source environnementale ou alimentaire qui est encore active et peut infecter d’autres personnes.
L’objectif principal de la déclaration est de donner une alerte sanitaire auprès des médecins inspecteurs. Ceux-ci prendront des mesures afin d’empêcher la survenue d’autres cas ou de contrôler une épidémie.
Les maladies à déclarer :
- Botulisme
- Choléra
- Coqueluche
- Diphtérie
- Fièvre hémorragique virale (filovirus[Ebola, Marburg] ou arenavirus [Lassa]) Syndrome hémolytique urémique liée à une infection à E. coli EHEC/VTEC
- Infection invasive à méningocoque
- Peste
- Paralysie flasque aiguë (suspicion de poliomyélite)
- Rage
- Rougeole
- Syndrome respiratoire de présentation aigue et sévère dans un contexte épidémiologique d’émergence d’un virus
- Toxi Infection Alimentaire Collective (TIAC)
- Variole
- Tout autre problème infectieux à présentation particulière
Donc le processus est déjà connu et dans le cadre du suivi de contact pour le Covid19, la Région utilisera l’expérience du service de surveillance des maladies infectieuses de l’Aviq.
Le service actuel sera renforcé au centuple pour contacter toutes les personnes infectées.
Procédure pour la pandémie actuelle
Pour réduire la transmission d’un virus, il est important de savoir rapidement qui est atteint du Covid-19 et avec qui ces personnes ont récemment eu des contacts.
Des symptômes COVID-19 ?
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- Si une personne a des symptômes tels que de la fièvre, de la toux ou des difficultés à respirer, il peut être porteur du coronavirus. Dans ce cas, il faut rester à la maison. Appeler son médecin généraliste et décrire les symptômes. Le médecin déterminera si un test est nécessaire. En fonction, il vous enverra vers un centre de dépistage ou dans son cabinet. Si le test s’avère positif. Le médecin généraliste avertira alors les instances compétentes pour que le suivi des contacts puisse débuter.
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- Un collaborateur de l’Aviq appellera la personne infectée. Le patient pourra répondre sur base volontaire (pas d’obligation) et donner les personnes avec qui il a été en contact. Ces données seront traitées en toute confidentialité.
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Qu’est-ce qu’une personne de contact ?
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- Une personne de contact est toute personne qui a eu un contact avec un cas confirmé de COVID-19 dans un délai de 2 jours avant le début des symptômes jusqu’à la fin de la période de contamination (en général, 7 jours après le début des symptômes, ou plus si les symptômes persistent).
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- Dans le cas d’une personne asymptomatique dont le test PCR est positif, une personne de contact est définie comme quelqu’un qui a eu un contact avec cette personne dans un délai de 2 jours avant le prélèvement de l’échantillon, jusqu’à 7 jours après.
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Classification des contacts et mesures.
En fonction du risque de contamination les contacts sont divisés en deux groupes et en fonction de cette classification différentes mesures seront à suivre.
Contact à haut risque
Pour les personnes suivantes le risque de contamination est considéré comme « haut » (= contacts étroits) :
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- une personne avec un contact cumulatif d’au moins 15 minutes à une distance de <1,5 m, face à face, par exemple lors d’une conversation ;
- une personne qui se trouvait dans la même pièce / environnement fermé avec un patient COVID-19 pendant plus de 15 minutes. Cela comprend des cohabitants, tous les camarades de classe pour les enfants <6 ans (maternelle), des voisins proches dans une classe pour les enfants ≥ 6 ans ou au travail, la section entière dans une crèche ;
- une personne qui a eu un contact physique direct avec un cas COVID-19 ;
- une personne qui a eu un contact direct avec des excrétions ou fluides corporels d’un patient COVID-19, par exemple pendant les embrassades ou le bouche à bouche, ou un contact avec des vomissements, selles, glaires etc. ;
- un professionnel de santé en contact avec un cas COVID-19 pendant les soins ou l’examen médical à moins de 1,5 m de distance, sans utiliser les équipements de protection individuelle recommandés (selon le protocole / l’activité) ;
- une personne qui a voyagé avec un patient COVID-19, dans n’importe quel moyen de transport, assis à deux sièges de distance (dans n’importe quelle direction) du patient. Y compris les membres d’équipage de vol travaillant dans la section de l’avion où le cas était assis. Si la gravité des symptômes ou le déplacement du patient indique une exposition potentiellement plus grande, les passagers dans le même compartiment ou tous les passagers de l’avion peuvent être considérés comme contacts à haut risque.
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Mesures
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- Isolement à la maison pendant 14 jours après le dernier contact à risque.
- Une sortie n’est permise que pour des petits achats essentiels (alimentation, pharmacie, …), à condition de porter un masque en tissu et de respecter strictement les mesures d’hygiène, tout en évitant le contact direct avec d’autres personnes.
- Si un cohabitant développe des symptômes pendant la période d’isolement avec confirmation de COVID-19, la période de 14 jours recommence pour les autres cohabitants, asymptomatiques, qui ont été exposés à ce nouveau patient.
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Tests
Si les personnes ont été en contact à haut risque, elles ne seront pas automatiquement dépistées. Seulement les personnes qui auront aussi des symptômes seront dépistées. Si cette personne est positive, la procédure recommence pour elles.
Contact à faible risque
Pour les personnes suivantes, le risque de contamination est considéré comme « faible » :
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- une personne qui a eu moins de 15 minutes de contact avec un patient COVID-19 à une distance de <1,5 m (face à face) ;
- une personne qui se trouvait dans la même pièce / environnement fermé avec un patient COVID-19 pendant moins de 15 minutes à une distance <1,5m. Cela comprend tous les camarades de classe pour les enfants ≥6 ans1, des gens dans le même bureau1, ou dans une salle d’attente ;
- un professionnel de santé qui se trouvait dans la même pièce qu’un patient COVID-19 sans l’utilisation de l’équipement de protection individuelle, mais jamais à moins de 1,5 mètres de distance.
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Mesures
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- L’isolement n’est pas nécessaire pour les contacts asymptomatiques à faible risque.
- Il est toutefois recommandé de réduire au minimum les contacts sociaux.
- Une attention particulière devra être donnée aux mesures d’hygiène de base.
- Pour tout déplacement à l’extérieur, il faut porter un masque en tissu.
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L’outil pour ce suivi de contact
Le débat en cours est sur l’utilisation ou non d’applications de téléphone pour effectuer ce contact tracing.
A ce jour, la Belgique a décidé de commencer le contact tracing sur base volontaire et de faire gérer cela par des humains. Pour le moment, les autorités n’ont pas enterré l’utilisation d’une application, mais une application téléphonique pose encore beaucoup de questions.
Tout d’abord sur son efficacité. Comment une application fera la distinction entre un contact avec toutes les mesures d’hygiène ou pas. Comment une application qui calcule une distance de 2 mètres peut savoir si un contact réel a eu lieu. Par exemple, l’application pourra déterminer que j’étais à moins de 2 mètres de mon voisin d’appartement alors que cela fait peut-être des mois que je ne l’ai pas vu. Donc à côté de l’application, il faudra toujours un travail humain pour déterminer les contacts.
Ensuite sur la gestion des données. C’est le frein le plus important. Si une application doit se mettre en place, il faudra des garanties de protection de vie privée drastique et une législation claire sur le sujet. Il ne faut pas brader la vie privée sur base de l’urgence sanitaire.