Quelle est la différence entre épidémie et pandémie ?

L’ épidémie correspond au développement et à la propagation rapide d’une maladie contagieuse, le plus souvent d’origine infectieuse, chez un grand nombre de personnes. Elle se limite à une région, un pays ou à une zone déterminée.

La  pandémie est une épidémie avec plusieurs foyers. Elle s’étend à toute la population d’un continent, voire au monde entier. Son impact et sa gravité (nombre de contaminations et taux de mortalité) sont  plus importants que ceux d’une épidémie.

Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère)

Pour ne pas les confondre avec la grippe saisonnière, les scientifiques ont regroupé toutes les pandémies grippales graves sous la désignation de Sras  et désigné les virus sous leur nom de code médical :

      • type A H1N1 pour l’influenza, la grippe espagnole et la grippe asiatique ,
      • H3N2 pour la grippe de Hongkong,
      • COVID-19.
Influenza (1889-189)

Origine du virus

L’origine de cette « grippe » est d’origine indéterminée, elle ne viendrait pas d’Espagne mais de Sibérie. De ce fait, elle porte différents noms, influenza, grippe espagnole, grippe de Saint-Pétersbourg, grippe russe.

Propagation

Sa vitesse de propagation s’apparente au Covid-19.

      • Le pic de l’épidémie est atteint à Saint-Pétersbourg en décembre 1889,
      • il survient aux États-Unis en janvier 1890,
      • l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont touchées en mars 1890,
      • en mai, elle se propage en Afrique et en Asie,
      • des répliques épidémiques se produiront jusqu’à la fin du siècle.

En Europe, le bilan global est de 250 000 décès. La proportion des personnes ayant été en contact avec le virus aurait été de l’ordre de 40 % à 60 %. A cette époque, les seuls traitements, peu efficaces, étaient la quinine et l’antipyrine.

Grippe espagnole (1918)

Origine du virus

Cette grippe prit le nom « d’espagnole » parce que l’Espagne fut la première à la mentionner publiquement.

Selon les recherches de M. Worobey (professeur de biologie à l’Université d’Arizona) le virus responsable de la grippe espagnole (souche H1N1) serait la combinaison d’une souche provenant de la grippe saisonnière (H1N8) avec des gènes aviaires (type N1).

Elle fit des dizaines de millions de morts de part le monde.

La plupart des victimes mouraient de surinfection bactérienne, qui se déclarait au bout de 4 ou 5 jours et conduisait au décès, une dizaine de jours, après les premiers symptômes grippaux.

Propagation du virus

 Le 6 juillet 1918, en pleine guerre, les lecteurs du Matin pouvaient enfin se réjouir car les Français avaient un nouvel allié : la grippe. « En France, affirmait le chroniqueur, elle est bénigne ; nos troupes, en particulier, y résistent merveilleusement. Mais, de l’autre côté du front, les Boches semblent très touchés. (…)

A cette date, la grippe est le dernier souci des Français. Au demeurant, qu’en sait-on ? Peu de choses, la presse faisant surtout référence aux premières manifestations de la pandémie à l’étranger : « A Londres, lit-on dans Le Matin du 4 juillet, un médecin qui avait 52 malades jeudi dernier en avait hier 184 ; 10 % du personnel des grands magasins sont absents. »

 Près de deux mois plus tard, Le Matin du 31 août 1918 consacre toujours quelques entrefilets à « cette petite épidémie » mais, pour la première fois, il fait état de 4 morts à Gannat. En certains endroits, le phénomène est encore plus inquiétant. Durant le seul mois d’août, 65 grippés décèdent dans la seule ville de Montpellier. Mais rien ne laissait encore supposer que cette première vague, relativement bénigne, était le prélude d’une catastrophe mondiale.

Pierre Darmon, Les pandémies grippales, de 1889 au Covid-19, 18 avril 2020

https://www.lhistoire.fr/les-pandémies-grippales-de-1889-au-covid-19?fbclid=IwAR2PoQKWz_IScipZQPI26lqLPJfORK4nC3PmQkGDL8ILKLmdz_aATkFQIEE

Les différentes vagues

La première vague de cette grippe eu lieu au printemps 1918. Elle fut assez peu virulente, d’ailleurs durant l’été (en juillet et août) elle semblait avoir disparu. Cette relative discrétion lui permettra de poursuivre son chemin dans une indifférence quasi générale, ce qui mènera a une deuxième vague.

Cette deuxième vague épidémique va se mettre en marche à l’automne suivant (septembre-novembre 1918). Suite à une probable mutation, elle s’avéra bien plus agressive, notamment, dans la tranche d’âge des 25 à 29 ans (alors qu’habituellement les enfants en bas âges et les personnes âgées étaient les plus touchés). L’annonce de la victoire en novembre va engendrer un pic de mortalité. En effet, on s’embrasse, on danse, les soldats reviennent du front, les expatriés retournent chez eux, …. Toutes les conditions sont réunies pour la propagation du virus.

Au début de l’hiver et des premiers froids la maladie s’estompe. Mais lorsque revient le printemps, alors que les gens déambulent dans les rues ; se rendent dans les cafés, les brasseries ; se promène dans les jardins, les parcs ; retournent dans les salles de spectacles ; enchainent les réunions familiales et les rencontres entre amis survient la troisième vague épidémique.

L’épidémie de grippe espagnole s’achèvera à la fin de l’été.

Grippe asiatique (1957)

Origine du virus

Cette maladie infectieuse due à un virus (A H2N2) aurait pour origine la mutation d’un virus provenant des canards sauvages combiné à une souche humaine de grippe.

Les personnes de plus de 70 ans, qui ont gardé une certaine immunité depuis les épisodes de 1889 et 1918, sont relativement épargnées, et ce sont les jeunes qui la contractent de préférence.

Elle présente un large spectre de gravité qui va d’une fièvre de trois jours sans complications jusqu’à la pneumonie mortelle.

Propagation

      • Sa propagation débuta, probablement au Japon ou à Hong Kong (les sources divergent à ce sujet) au mois d’avril.
      • Elle s’est propagée tout au long du printemps 1957 en Chine, Taiwan, Singapour et Bornéo.
      • Le virus atteint ensuite l’Australie et l’Amérique du Nord en juin,
      • ensuite l’Europe et
      • s’étend au monde entier en six mois.

Au total, la grippe asiatique aura tué 2 millions de personnes.

Grippe de Hong Kong (1968 – 1970)

Origine du virus

La grippe de Hong Kong doit son origine au virus A H3N2. Elle serait apparue en Chine centrale en février 1968 avant de frapper fortement Hong Kong en juillet 1968 ( où elle touche 15 % de la population du pays soit un demi-million d’habitants )

Ses symptômes sont plus ou moins sévères en fonction des personnes infectées (une toux sèche et douloureuse, des douleurs musculaires, une fièvre élevée, des maux de tête jusqu’aux œdèmes pulmonaires aigus). Elle était particulièrement agressive chez des personnes avec des pathologies pré-existantes.

Propagation

La grippe de Hong Kong serait apparue en Chine centrale en février 1968 avant de frapper particulièrement Hong Kong en juillet 1968.

Ensuite, « elle atteint Singapour début août, puis toujours en août, la Malaisie, la République du Vietnam, les Philippines et Taiwan (Chine). En septembre, l’infection gagne Madras, Bombay, la Thaïlande et quelques régions d’Australie; elle atteint aussi l’Iran, probablement par l’intermédiaire des Congrès internationaux de Médecine Tropicale et du Paludisme« , selon l’OMS.

Importée par des Marines revenant du Vietnam et à cause de la multiplication très rapide des transports aériens, elle se propage ensuite vers les Etats-Unis où elle décime 50 000 personnes en seulement trois mois. Puis, elle est présente en Europe jusqu’à l’hiver 1969.

Antoine Flahault. La décrit comme « la première pandémie de l’ère moderne. Celle des transports aériens rapides. La première, aussi, à avoir été surveillée par un réseau international »

En novembre 1969, les premiers vaccins contre la souche H3N2 sont distribués, d’abord aux personnes les plus vulnérables, puis à la population générale ce qui permettra la s’essoufflement progressif de la maladie.

 Cette pandémie aura fait, en moins de deux ans, près d’un million de morts dans le monde.

SRAS (2003 et 2010)

Origine du virus

L’agent responsable de cette maladie respiratoire contagieuse et potentiellement mortelle est un coronarovirus. Il portera le nom de « Sars-CoV ».Ce virus se transmet par voie aérienne. En effet, il se propage par contact direct avec des gouttelettes de sécrétions respiratoires de personnes infectées (salive en toussant…). Sa période d’incubation s’étale entre 2 et 11 jours. Cette famille de virus est connue pour ses mutations fréquentes d’où les inquiétudes des scientifiques sur la survenue de nouvelles épidémies. 

Propagation

Le SRAS est apparu en Chine, dans la Province de Guangdong, en novembre 2002 puis s’est répandu dans le monde entier via les transports aériens internationaux, jusqu’en 2003.

A ce moment, l’OMS avait lancé une alerte mondiale encourageant l’isolement et la mise en quarantaine des personnes touchées pour enrayer l’épidémie.

Il réapparaitra à partir de 2008, ce qui pousse les gouvernements à commander des millions de doses de vaccins et de masques protecteurs.  Mais, en janvier 2010, après avoir causé la mort de 17 000 personnes dans le monde, l’épidémie s’essouffle et disparaît dans des conditions restées aussi mystérieuses que son apparition.

 

Le COVID-19 ( 2020, ...)

Origine du virus

Cette nouvelle souche de coronavirus est appelée, dans un premier temps, « nouveau coronavirus 2019 » ou « nCoV-2019 ». La maladie provoquée par le nouveau coronavirus a ensuite été rebaptisée « maladie à coronavirus 2019 » (COVID-19) – « CO » pour corona, « VI » pour virus et « D » pour maladie en anglais.

Le COVID-19 est un virus de la même famille que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) notamment.

Il se transmet par contact direct avec les gouttelettes respiratoires produites par une personne infectée (lorsqu’elle tousse ou éternue) et au contact de surfaces contaminées par le virus.

Voici les quelques précautions à prendre pour éviter la propagation du virus.

      • Se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon ou avec un désinfectant à base d’alcool ;
      • Garder , dans la mesure du possible, une distanciation physique d’au moins 1,5m ;
      • Se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude ou un mouchoir en papier lors d’un éternuement ;
      • Porter un masque est conseillé mais sa seule utilisation ne suffit pas , il doit être associé aux autres mesures ;
      • Consulter un médecin en cas de fièvre, de toux ou de difficultés respiratoire.