Décret assuétude
Aucune révision concernant le secteur des assuétudes n’avait été effectuée depuis plus de 15 ans.
Ce qui l’a obligé à travailler avec des bouts de ficelle.
Dans un contexte d’inflation et d’indexations multiples des salaires, l’impact sur les finances de ces projets s’est révélé compliqué, voire dévastateur, dès lors qu’il n’était pas prévu d’indexer ces subventions ni d’envisager la progression barémique du salaire du personnel engagé.
Les travailleurs étaient clairement menacés. D’ailleurs beaucoup de travailleurs quittaient le secteur à cause des conditions précaires de leur contrat. A chaque fois, c’était de l’expérience perdue, des usagers abandonnés.
D’autant plus que le secteur est confronté à une pression de plus en plus importante en termes de charge de travail.
Il y a deux ans, je rappelle qu’ils étaient venus faire des cartes blanches, des appels à l’aide pour que l’on puisse les prendre en compte.
Je rappelle aussi que ce n’était pas prévu dans la Déclaration de politique régionale, il faut reconnaître que la ministre a travaillé « hors cadre ». On vous avait dit qu’on la soutiendrait pour soutenir les services assuétudes.
C’est clairement aussi un enjeu de société. Ils le disent. On voit que depuis la crise covid, il y a une recrudescence des bénéficiaires, des problématiques qui deviennent de plus en plus complexes, et donc il fallait donner une réponse.
Quand on parle assuétude, on pense souvent aux produits psychotropes, mais les services sont aussi confrontées aux comportements addictifs, je pense ici aux addictions aux jeux. Les services sont confrontés à des augmentations de consultations de ce type de comportement. Comme souvent dit, il faut avoir une approche plus préventive sur ces comportements en allant plus loin sur les mesures comme la fin de la pub de sponsoring,…
Quand on parle de toxicomanie, ne la prendre que par l’optique de la sécurité et de la stigmatisation, je pense que ce n’est pas la bonne voie. Il faut absolument travailler sur la voie des soins, de la prévention. Avec ce décret, on prend ce cap.
Désormais, on travaille vraiment sur un subventionnement pérenne du secteur qui va pouvoir les soulager tout en conservant l’expertise des travailleurs. On permet justement d’avoir cette stabilité d’emploi et une perspective à plus long terme pour les services assuétudes.
Enfin, que fait-on des salles de consommation à moindre risque ? C’est également un outil, une mission des services assuétudes. On sait pourtant qu’ils travaillent sans cadre légal aujourd’hui.
Ils travaillent en effet sur cadre d’appels à projets. L’inspecteur des finances le dit à chaque examen budgétaire : il faut donner un cadre pérenne aussi aux salles de consommation à moindre risque. On sait qu’il y avait des besoins de modifications législatives au niveau fédéral. Elles sont désormais arrivées.
Un deuxième projet pilote va être développé sur le territoire de Charleroi. Vous avez expliqué qu’il faudra voir comment le projet fonctionne avant de passer à une base légale. Mais il faudra aussi une volonté politique comme à Bruxelles pour soutenir ces projets.
Vous l’aurez compris, nous soutiendrons ce décret qui donne un souffle nouveau à tout un secteur oublié pendant trop longtemps par les précédents gouvernements.
Mais les enjeux sont encore trop nombreux pour qu’on ne l’oublie plus pendant les 15 prochaines années.