Créer un relais social en Brabant Wallon
Qu’est-ce qu’un relais social ?
Le Relais social désigne un réseau composé d’opérateurs publics et associatifs qui œuvre dans la lutte contre la grande précarité.
Organisé autour de 5 pôles:
- l’accueil de jour,
- l’accueil de nuit,
- le travail de rue,
- l’urgence sociale,
- Plan Grand Froid.
Ils jouent aussi un rôle d’observatoire des phénomènes de grande précarité permettant de réorienter les dispositifs.
Le public cible est constitué de personnes en situation de grande précarité, en situation d’exclusion et/ou fortement désocialisées ; les personnes sans-abri ou mal-logées, les consommateurs de drogues ou personnes en lien avec la prostitution.
Les missions du Relais social sont régies par le code wallon de l’Action sociale et de la santé du 29 septembre 2011, ainsi que celui du code règlementaire wallon de l’Action sociale et de la santé du 4 juillet 2013, et les arrêtés qui y sont liés.
Mise en place d’un relais social
(…) Contrairement aux provinces comptant des grandes villes, le Brabant wallon n’a pas de grands centres d’hébergement d’urgence pour les sans-abri. (…) La province dispose seulement de petites structures dispersées aux quatre coins de son territoire. Les moyens sont limités et insuffisants.
Ces structures sont gérées par des associations, des CPAS, des Maisons d’accueil et divers services d’aide aux personnes en grande précarité. L’offre est dispersée et varie fortement d’une commune à l’autre, d’une région provinciale à l’autre également. Ce manque de coordination va être résolu dans les prochains mois.
En effet, ce réseau va être coordonné et mieux fonctionner. Les besoins seront mieux évalués, de sorte à apporter des réponses adaptées aux différentes situations .
« Nous collaborons avec une trentaine de partenaires pour faire avancer les choses », explique Maëlle Dewaele, en charge du tout nouveau Réseau social intercommunal du Brabant wallon. « Le Relais a pris la forme d’une asbl, installée dans les locaux du CPAS de Wavre, qui nous soutient, tout comme la Province (pour le matériel). Nous voulons arriver à une vision plus globale de la situation sur le terrain. Car il n’y a pas de chiffres sur le nombre de sans-abri en Brabant wallon. La problématique est moins visible. Mais elle existe ! Et elle semble progresser. Nous voulons par ailleurs mutualiser les ressources, échanger les idées avec les différents acteurs concernés, les informer et améliorer la coordination des aides existantes ».
L’offre d’hébergement d’urgence des sans-abri devrait être améliorée progressivement. Le Relais social est soutenu par la Région wallonne, la Province et les partenaires locaux.
Dénombrer les sans-abri et « mal-logés »pour être plus efficace.
(…) En partenariat avec le Centre d’Action Laïque, la Fondation Roi Baudouin, des CPAS et des universités (dont l’UCLouvain), le Relais social intercommunal du Brabant wallon va procéder au dénombrement des personnes sans-abri et « mal logées ».
Ce « recensement » s’effectuera en trois phases. La première étape s’effectuera avec les CPAS des 9 premières communes participantes au projet (Wavre, Ottignies Louvain-la-Neuve, Nivelles, Jodoigne, Tubize, Rebecq, Grez-Doiceau, Chaumont-Gistoux et Walhain).
Les premiers résultats seront dévoilés vers la mi-mars 2023 par la Fondation Roi Baudouin.
Premier dénombrement
« L’objectif, c’est d’établir une sorte de photographie, à un moment donné, sur un territoire délimité de la situation du sans-abrisme et de ce qu’on appelle l’absence de chez soi« , explique Catherine Vande Vyvre, en charge du projet au sein du Relais social. « La méthode utilisée sera une récolte de données par questionnaires. Pour avoir la vision la plus large possible sur la situation, on fait appel à un ensemble de partenaires privés et publics. Ces partenaires sont actifs dans des secteurs très variés. Cela va de la santé mentale aux différents secteurs d’aide aux sans-abri, en passant par la jeunesse, les maisons d’accueil et les CPAS. C’est un éventail assez large de partenaires qui connaissent bien leurs publics et leurs situations respectives. Ces partenaires vont compléter les questionnaires sur base de différents critères : situation de logement, genre, état de santé, assuétudes éventuelles,… ».
Les phases deux et trois du dénombrement seront organisées un peu plus tard. Le but est d’objectiver la situation sur l’ensemble du territoire provincial, aussi bien en termes de nombre de personnes sans-abri, qu’en termes de lieux fréquentés ou d’attentes particulières à identifier, notamment au niveau de la santé mentale.
Un Relais social intercommunal
(…) Vu la précarité réelle de nombreux citoyens de cette province pourtant dite aisée, le Relais social intercommunal du Brabant wallon a obtenu un premier subside wallon de 100.000 euros.
(…) 45 partenaires (CPAS, associations, maisons d’accueil de jour,…) ont soutenu le projet.
Un deuxième subside wallon (108.000 euros) a été octroyé dans la foulée pour développer des projets concrets de lutte contre la précarité et le sans-abrisme.
Des lieux d’accueil de nuit
« Notre priorité n°1, c’est l’hébergement des personnes sans-abri« , explique Maëlle Dewaele, coordinatrice du Relais. « Notre mission principale est de coordonner les acteurs et les outils existants. Il est important d’agir de manière concertée avec les 45 partenaires actuellement concernés. La situation du Brabant wallon étant différente des provinces comptant des grandes villes, nous prônons un modèle hybride. Nous n’allons pas développer un grand centre d’hébergement des sans-abri, (comme à Bruxelles). La province est vaste. Il faut éviter les longues distances aux personnes précarisées ».
La logique, c’est donc de pouvoir proposer une certaine proximité de services. « Nous travaillons sur la création ou l’adaptation de quelques sites (5 ou 6) permettant de desservir tout le territoire, de manière coordonnée. Ce modèle hybride doit répondre aux besoins d’hébergement d’urgence, mais doit aussi être différent de l’abri de nuit des grandes villes. Nous voulons aussi proposer aux sans-abri et aux personnes mal logées un parcours de réinsertion sociale par le logement. C’est le modèle du Housing First (on retrouve d’abord un toit avant de se reconstruire). Dès lundi, un « Capteur logement » sera chargé de trouver des propriétaires acceptant de participer au projet. La concrétisation des premiers projets, ce sera dans quelques mois. En attendant, notre équipe passera à 9 personnes. Les recrutements sont en cours. Les choses avancent. Et d’autres projets suivront le volet hébergement, comme le volet santé mentale, par exemple« .
Sources :
https://www.lalibre.be/regions/brabant/brabant-wallon-un-relais-social-pour-aider-les-sans-abri-5df14c18f20d5a0c46f803c1
https://www.rtbf.be/article/precarite-enfin-un-relais-social-en-brabant-wallon-10872450
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