La pandémie actuelle de COVID-19 (maladie à coronavirus 2019) est une expérience unique pour les générations actuelles. Au cours des premiers mois de l’épidémie mondiale, la plupart des scientifiques se sont intéressés aux aspects médicaux, en particulier à l’épidémiologie et à la virologie. Peu à peu, l’impact réciproque de la qualité de l’environnement sur la transmission du virus et des effets du confinement pour contrôler la transmission ont été documentés.
Il apparaît clairement que la maladie et la manière dont les pays limitent sa transmission ont également des aspects environnementaux et des répercussions sur la santé et la durabilité. Le développement durable comprend des aspects liés à l’économie, à la société et à l’environnement. Le confinement, qui a été mis en place dans de nombreux pays pour limiter les contacts sociaux et, par conséquent, la propagation de la maladie, a eu un impact majeur sur l’économie, du niveau local au niveau mondial : dans de nombreux secteurs, des gens ont perdu leur emploi, les entreprises ont été confrontées à des problèmes de rentabilité décroissante et les pays ne savent pas encore comment faire face aux cratères financiers dans leur budget qu’ont creusé les mesures d’atténuation en cours. En fait, une étude systématique des 3 R (Raisons-Réponses-Recommandations) a rapporté des effets principalement négatifs sur 13 des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’Organisation des Nations unies (ONU).
La distanciation physique, considérée comme le moyen le plus efficace pour une population de contrôler la propagation du virus SARS-CoV-2 (coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère), provoque des problèmes psychosociaux chez les personnes âgées, les jeunes et d’autres groupes de la société. Il est associé à une augmentation des problèmes de sécurité et perturbe profondément le tourisme et les migrations.
Sur le plan environnemental, le nombre et la qualité des données sur les aspects affectés soit directement par le COVID-19, soit indirectement par les mesures visant à limiter l’incidence de l’infection, augmentent rapidement. Dans la littérature récente, on peut noter les éléments suivants :
➢Des études montrent que la transmission saisonnière du COVID-19 dépend de la température et de l’humidité. Par exemple, le virus existe en hiver, mais dès que la température augmente, sa transmission diminue. Une augmentation de 1 °C de la température réduirait la transmission de 13 %. D’autre part, il y aurait une corrélation inverse entre le temps de doublement de l’infection et l’humidité. Cependant, ces corrélations ne sont que partiellement élucidées.
➢Le COVID-19 infecte d’abord les voies respiratoires supérieures en provoquant une toux sèche et de la fièvre, puis s’étend progressivement aux voies respiratoires inférieures et à d’autres organes. Par conséquent, l’interaction avec des polluants tels que les PM2,5(particules < 2,5μm), les NOx, l’ozone et le SO2dans les groupes sensibles n’est pas surprenante. Une augmentation mineure de 1 microgramme de la concentration des PM2,5 est liée à une augmentation du temps passé sous respirateur par un patient hospitalisé et peut-être à une augmentation de 8-11% du taux de mortalité par la COVID-19.
➢Densité de population : une étude de corrélation dans 5 États des premières vagues de l’Inde a montré que la propagation du coronavirus dépend de la distribution spatiale de la densité de population dans 3 de ces États.➢Dans le même temps, les mesures de confinement ont permis d’améliorer radicalement la qualité de certains polluants atmosphériques et de l’eau dans de nombreuses villes du monde, grâce à la réduction du trafic et des activités industrielles. Cela a également permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
➢La propagation du virus incite à utiliser des masques, des gants, du désinfectant pour les mains et d’autres matériels de protection. En particulier, l’utilisation de ces articles à domicile a entraîné une quantité massive de déchets (semi-)médicaux dans l’environnement, alors que dans le même temps, des mesures spécifiques pour traiter ce problème étaient absentes.
Un nombre croissant de preuves montre l’effet croissant de la pollution atmosphérique, en particulier des PM2, 5et du NO2, sur le nombre de cas de COVID-19, la guérison et les décès. La prévalence du COVID-19 doit donc être évaluée en combinaison avec la pollution atmosphérique. Le tableau est complexe : d’une part, la pollution atmosphérique apparaît comme un facteur stimulant significatif des infections par laCOVID-19, mais n’est pas explicitement prise en compte dans la transmission et les décès. Les principaux résultats mettent en évidence une contribution possible des PM2, 5et du NO2 dans la stimulation de la propagation et de la létalité duCOVID-19. D’autre part, les mesures de confinement ont permis d’améliorer la qualité de l’air, par exemple dans les villes, ce qui a sans doute eu des effets bénéfiques sur les chiffres de la morbidité(risques).
Ces données appellent à inclure une approche interdisciplinaire et d’écologie humaine dans laCOVID-19 et les stratégies de prévention et de gestion de la propagation de la pandémie.
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